Section SNESup Lyon 2

Chers collègues,

Le congrès élargi n’a pu, comme le savez, se dérouler. Après l’entrée massive d’étudiants d’abord dans le Grand amphi puis dans l’escalier montant à la présidence, le Président et ses quatre VP ont fait appel à la police, qui a investi tous les étages du bâtiment Erato. Nous dénonçons l’intervention des CRS au sein de notre établissement, et ceci d’autant plus qu’au même moment des collègues du SNASUB, du SNESup et du collectif PAU avaient réussi à faire baisser la tension et qu’une évacuation pacifique des lieux était imminente. Nous tenons aussi à remercier les collègues du service sécurité incendie pour leur sang-froid, et dans le même temps à dénoncer le rôle qu’on a fait tenir à ces collègues, qui restaient le seul interlocuteur entre présidence et étudiants, l’équipe présidentielle ayant refusé toute rencontre avec les étudiants.

Soucieux de notre mission de défense du droit syndical et des libertés démocratiques, nous condamnons de même l’expulsion musclée des étudiants, l’arrestation arbitraire de militants, de toute évidence repérés à l’avance par les forces de l’ordre, et la criminalisation du mouvement étudiant. Nous regrettons aussi vivement le soutien public que la ministre de l’enseignement supérieur a apporté au Président sans connaissance précise du déroulement des événements.

Le SNESup condamne la situation de violence et les dégradations mais, contrairement à la ministre, refuse de qualifier de « responsable » la gestion de la crise à Lyon 2 par le président Jean-Luc Mayaud. Comment ne pas se scandaliser devant l’hypocrisie des propos de la ministre alors qu’on connaît la politique universitaire du gouvernement actuel ? Comment ne pas se scandaliser de voir la ministre nous appeler à « retrouver la sérénité et la collégialité, valeurs fondatrices de la démocratie universitaire » alors que la loi dont elle est l’auteur prévoit, précisément, une restructuration à marche forcée de l’ESR lyonnais conduisant, entre autres, à une sous-représentation des personnels dans le CA de la future CUE (communauté d’universités et d’établissements) ?

Au-delà des événements de la semaine dernière, nous souhaitons pour finir rappeler que ces faits ne doivent pas masquer l’essentiel, à savoir la situation dramatique de notre université et du monde universitaire en général. Les universités françaises sont confrontées à une politique de rigueur sans précédent imposée par la nouvelle loi sur l’ESR, dans la continuité de la LRU. « De quoi le président et ses VP sont-ils le nom ? ». De choix nationaux et européens d’austérité qu’ils soutiennent et promeuvent avec une particulière vigueur, comme le montrent par exemple les coupes claires dans les budgets de certaines de nos composantes.

Au regard de la situation, la présidence doit convoquer sans délai la tenue d’une AG réunissant les personnels et les étudiants.